Je n’avais que 5 ou 6 ans au moment des faits, je ne sais plus exactement, car les années ont passé depuis et le souvenir de cette journée est assez flou dans mon esprit. Probablement parce que mon cerveau a préféré faire abstraction de faits pour éviter que le drame hante mes nuits.
C’était un samedi d’avril, je revenais d’une compétition de sport à laquelle mon frère et moi avions terminé sur le podium. Pour marquer le coup, nos parents nous avaient emmenés dans une franchise de restauration spécialisée dans la viande. Après avoir passé nos commandes, mon frère et moi nous sommes rendus dans une autre partie du restaurant où se trouvaient des bornes d’arcades et un flipper. Nous n’avions pas de quoi jouer à tout cela, mais nous nous amusions quand même, notamment à nous courir après. Mais tout s’est arrêté lorsque j’ai trébuché et percuté une porte vitrée qui, sous l’impulsion du choc, se brisa et trancha tout mon avant-bras droit.
Direction hopital en urgence, opération, hospitalisation pendant plusieurs semaines et rééducation. À l’époque des faits, mes parents s’étaient rendus dans un cabinet d’avocat Niort car ils envisageaient de faire un procès à la chaine de restaurant pour manque de sécurité. En effet, les vitres des restaurants de l’enseigne n’étaient pas en double vitrage et la possibilité que ce genre d’accident se reproduise était donc très importante. Et encore, seule ma main a été touchée, mais mon corps entier ou ma tête aurait pu traverser la vitre et me tuer. Mes parents ne voulaient pas qu’une telle chose puisse arriver aux enfants de quelqu’un d’autre, c’est pour cette raison qu’ils souhaitaient entamer des procédures judiciaires contre le restaurant, comme leur avait d’ailleurs conseillé l’avocat.
Mais dans les semaines qui suivirent, nous apprenions dans le journal que la chaine de restauration avait décidé de revoir les normes de sécurité chez tous ses franchisés pour éviter qu’un drame plus grave ne se produise. En apprenant la nouvelle, mes parents ont d’abord réfléchi à attaquer en justice la marque pour récupérer des dommages et intérêts, mais finalement ne le firent pas. Quelques années auparavant ils avaient passé plusieurs années au tribunal contre un homme qui avait failli causer la mort de mon père lors d’un accident de la route. Ils étaient épuisés des procédures judiciaire et voulez simplement que la vie suive un cours plus calme et normal.